Filer à l’anglaise

NC500: de Tongue à Sango Sands

Déjà une semaine sur la route ! Et au programme d’aujourd’hui, arriver suffisamment tôt au camping pour avoir une bonne place. Cela fait 5 jours que j’ai quitté Edimbourg et j’ai bien besoin d’une vraie douche (et oui, on peut rester propre avec seulement des lingettes et un gant de toilette) ! Mais moins de distance à parcourir ne veut pas dire moins de belles découvertes. Bien au contraire…

Première surprise en me levant : le soleil est là ! Il ne reste pas très longtemps mais c’est encourageant, après 5 jours de pluie et de brouillard. Pour atteindre Durness, au nord-ouest de l’Ecosse, je dois traverser Tongue, une avancée de la mer du nord dans les terres, sorte de Fjord écossais. On peut le franchir grâce à un pont, mais je décide de la contourner par le sud pour visiter un petit loch qui semble prometteur.

En arrivant sur place, j’ai du mal à me garer puis à marcher vers le loch à cause de la boue formée ces derniers jours. Alors que je me fraie difficilement un chemin entre deux étendues marécageuses, les nuages se déchirent, le soleil réapparait et les montagnes alentours se dévoilent. Je suis seule au milieu d’une toundra écossaise, le moment est magique…

Après quelques photos, je remonte Tongue par l’autre rive, et me dirige vers Castle Varich. J’aurais pu commencer par cela mais j’espérais avoir meilleur temps pour vraiment profiter et j’ai eu raison ! Le château est sur une hauteur et la montée est dure, mais la récompense est à la mesure de l’effort. La vue sur Tongue est magnifique. Je vois la mer d’un coté, les montagnes de l’autre, une forêt de sapins en face, le « fjord » à mes pieds. L’eau est claire, transparente et turquoise, on se croirait dans un mélange entre le Grand Nord et un pays exotique. Malheureusement, les photos ne rendent jamais complétement justice à la splendeur des lieux…

Après cette balade, c’est le vrai départ pour Durness, où se trouve le camping. Je traverse Tongue (avec une pause photo au milieu du pont – c’est trop beau) puis longe le Loch Eriboll. Quand les premiers français sont arrivés ici, ils ont été tellement horrifiés par les conditions de vie et la météo qu’ils ont nommé le loch « Horrible ». Avec la prononciation locale, c’est devenu Eriboll. Mais en cette belle journée, je le trouve plutôt magnifique avec ses contours dechirés et ses eaux sombres. Je me trouve des compagnons de route temporaires : comme moi, la voiture qui me suit s’arrête constamment pour prendre de multiples photos, et nous passons notre temps à nous doubler pour se retrouver quelques centaines de mètres plus loin. A l’autre bout du Loch, nous nous retrouvons enfin sur le même parking et rigolons de la situation.

Malgré mes nombreuses pauses photos (je pourrais m’arrêter tous les mètres tellement la vue est belle), je finis par arriver à ma prochaine destination : Smoo Cave. Au-delà de son nom amusant, Smoo Cave est un petit trésor géologique formé il y a plus de 400 millions d’années. La grotte, qui s’ouvre sur la plage, s’étend ensuite sous les terres. Elle est aussi très touristique, et je trouve là plus de monde que je n’en ai vu depuis Edimbourg. Y compris mes amis d’Eriboll ! Je fais un tour dans l’entrée de la grotte puis sur la falaise qui le domine. Le soleil est toujours au rendez-vous et je reste longtemps face à la mer.Le camping de Sango Sands est tout près, je pourrais presque m’y rendre à pieds. Il y a déjà du monde, car le camping est réputé sur la NC500. On comprend vite pourquoi quand on voit son emplacement en haut d’une falaise. Arrivée en début d’après-midi, je réussis heureusement à me garer sur un petit promontoire face à la mer, d’où je peux voir deux plages nichées dans des criques en contrebas.

La journée est encore jeune et une fois garée, je me rends à pieds à Balnakeil Beach, à quelques kilomètres. Dommage pour la plage de Melvish, Balnakeil est encore plus belle. Le sable est incroyablement blanc, l’eau turquoise et cristalline. Je suis au paradis. Encore mieux, il y a un café connu pour son chocolat chaud juste à coté, et je me fais plaisir.

De retour au camping, je me dis que c’est la journée parfaite, mais une petite envie me titille encore. Depuis la voiture, je vois quelques courageux se baigner dans la tumultueuse mer du nord. Serais-je moins brave que les Ecossais ? Non ! J’attrape mon maillot, descends la falaise et, après une grande inspiration, me lance dans les vagues. L’eau froide me coupe un peu la respiration, mais après 2 minutes, je ne sens plus le froid. En fait, je ne sens plus rien, ma peau est comme anésthésiée, mais il en faut plus pour m’arrêter ! Encore quelques minutes à jouer dans les vagues, et quand mes doigts deviennent indubitablement bleus, je retourne sur la plage. Une bonne douche chaude et un repas plus tard, je suis installée confortablement sous mes couvertures avec une bière locale et « Into the Wild », le film parfait pour une aventure sauvage.

Maintenant, c’est vraiment une journée parfaite.

Une réponse à « NC500: de Tongue à Sango Sands »

  1. Les grottes sont vraiment magiques Quel courage pour la baignade Entre les sites marecageux et la cote les paysages sont vraiment splendides Bravo

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