Réveil bruyant. La pluie, qui est tombée toute la nuit, tambourine encore contre le toit au petit matin. Le temps a été clément cet été et il semble que l’on rattrape en quelques heures les semaines de canicule qui ont précédé. Je décide de traîner un peu au lit pour voir si le temps s’arrange, mais ce n’est pas le cas. Finalement, je me lève et prépare un bon petit-déjeuner: s’il faut affronter les intempéries, autant être repue !

Avec le vent et la pluie, la mer est assez agitée et, mauvaise nouvelle, le ferry qui devait me permettre de quitter la presqu’île sans rebrousser chemin ne circule pas. Qu’à cela ne tienne, je longe la côte en voiture. Le paysage est beau mais noyé sous le brouillard et la pluie.

De retour sur le mainland, je fais une première pause dans le petit village d’Alsne dont la boulangerie est fortement recommandée par les experts de la NC500. En effet, très bon choix ! La vitrine est remplie de pâtisseries plus appétissantes les unes que les autres. J’opte pour un petit carrot cake et une tartelette à la pâte d’amande qui se révèlent aussi bons qu’ils sont beaux.



Malgré la pluie qui persiste, je suis l’itinéraire prévu en remplaçant ce qui aurait pu être de belles balades par de brefs arrêts photos. A chaque stop, je reviens trempée à la voiture. La route se transforme en ruisseau. A un moment, l’eau est si haute dans un creux du bitume que je crains de noyer le moteur. Le passage de ma brave Sam crée une véritable vague qui inonde le pare-brise mais je me retrouve saine et sauve de l’autre côté. Ouf !
J’aperçois tout de même entre les gouttes la Sirène du nord à Balintore. Perchée sur son Clach Dubh, son rocher noir, elle contemple mélancoliquement l’horizon. D’après la légende, la belle créature aurait enchanté un marin local, qui pour la garder à ses côtés aurait caché sa queue. Incapable de retourner à la mer, la sirène l’aurait épousé et porté ses enfants. Mais un jour où l’appel du large était trop fort, elle aurait finalement retrouvé sa queue et serait retournée à la mer, revenant de temps en temps pour aider à nourrir sa famille.


Un peu plus loin se trouve une pierre picte dressée au milieu d’un champs. Je traverse une lande transformée en marécage pour y accéder, pour m’apercevoir arrivée à destination qu’il y avait un parking de l’autre côté. Je suis ravie.


Après ces mésaventures, je me gare un moment à proximité d’un phare dont j’espérais faire le tour. C’est toujours le déluge dehors, donc je remplace la randonnée par une pause au pub, où je déguste une soupe brûlante. Puis il faut prendre une décision. Est-ce que m’obstine à continuer ces arrêts express ? Est-ce que j’abandonne pour aujourd’hui ? Après réflexion, je décide d’adapter mes plans et de visiter le château de Dunrobin que je comptais originellement contourner. Et quelle bonne idée !




Dunrobin est le château à la Disney qui apparait sur toutes les publicités pour la NC500, au point de sembler être l’attrape touristes du coin. Mais il y a une raison pour son omniprésence, il est magnifique ! Situé au bord de la mer, ses jardins à la française s’achèvent brutalement par une petite falaise. Le château lui-même, orné de tours pointues, se dresse au milieu de la forêt. Son apparence a d’ailleurs inspiré l’architecture de Viollet-le-Duc. A l’intérieur, après avoir monté un immense escalier, je traverse une variété de salons, de chambres, de bibliothèques (qui contiennent plus de 10,000 livres !). Un peu partout se trouvent des portraits des anciens habitants, les comtes de Sutherland. Il y a 189 salles en tout dans le château, ce qui en fait le plus grand du nord de l’Ecosse et me permet de rester au sec assez longtemps pour que la pluie cesse enfin. Quand je sors dans les jardins, qui semblent bien plus grands qu’il se ne sont grâce à une illusion d’optique dans l’organisation des parterres, le ciel se dégage et je peux profiter de la vue (et des framboises dans la partie fruitière). Le fauconnier de Dunrobin m’explique au passage comment il s’occupe des divers oiseaux de proie de la propriété et exprime sa hâte que l’automne arrive pour qu’il puisse aller parcourir les forêts avec eux.


Au final, je remercie la météo qui m’a permis de découvrir ce bel endroit en continuant vers le nord. Le brouillard s’est levé et bien que je sache que la mer se trouve quelque part à ma droite, je ne vois rien à plus de 10m. L’ambiance est fantômatique, je me sens plongée dans l’Ecosse mystérieuse des légendes.

Heureusement, j’avais repéré à l’avance une petite anse très calme grâce aux conseils de Park4night, l’application que j’utilise en voyage, et je n’ai pas été déçue. Il n’y a presque personne, juste un camping-car visiblement installé lui aussi pour la nuit, et après une petite grimpette sur les rochers qui dominent la baie, je m’endors paisiblement.




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