Filer à l’anglaise

Escapades avec Sam : la Cornouailles (1)

Les voici, les côtes déchiquetées, les roches noires tranchant sur les vagues vertes : voici la Cornouailles – ou presque. Il y a un dernier village du Devon que je souhaite voir, Clovelly. Presque un lieu-dit, Clovelly se concentre autour d’une rue raide et étroite qui va du port au parking en haut des falaises. En effet, aucun véhicule ne peut pénétrer le village. Les gens s’y déplacent à pied ou à dos d’âne, et transportent leurs courses en luge ! Très touristique, Clovelly a fait l’objet de nombreuses peintures et romans au cours des siècles, attirant même Rudyard Kipling et Charles Dickens. Il faut de nos jours payer pour y accéder, à moins de se garer suffisamment loin pour prendre un chemin d’accès secondaire.

Le port est adorable avec ses maisons blanches et ses bateaux colorés. De bonne heure le matin, on peut éviter la masse des touristes, ce qui est appréciables dans les ruelles, surtout en temps de pandémie… Un peu plus haut, les habitations rivalisent de mignonnerie : c’est à qui aura le plus joli porche, les plus belles décorations…

En partant du haut du village, on peut rejoindre le South West Coast Path qui se déploie sur les falaises. Je l’ai suivi jusqu’à Windbury Point, en passant par la crique de Blachurch Rock, où l’on trouve un ancien four à chaux. J’en avais déjà vu plusieurs sur les côtes galloises car les bateaux amenaient autrefois le calcaire jusqu’aux plages où il était transformé en chaux pour la construction ou l’agriculture. La crique de Blackchurch était assez profonde pour laisser approcher les bateaux, remplis de calcaire mais aussi de marchandises de contrebande, car le lieu était également réputé pour cela !

Après deux bonnes heures de marches, j’étais de retour à la voiture pour prendre une tasse de thé bien méritée puis quitter le Devon. Pour un peu de magie, mon étape suivante était Tintagel, lieu de naissance d’Arthur ! Une petite pause à Boscastle, un port naturel aux pieds de Tintagel, et me voici face aux légendes…

De loin, j’aperçois un château, qui s’avère en fait être un hôtel : le Camelot Castle Hotel. S’il semble imposant à première vue, il est en réalité assez kitsch. Cela dit, c’est un bon point de repère pour voir Tintagel de loin ! Je me gare à l’église Sainte Materiana, un beau bâtiment roman du XIIème siècle. Le large cimetière qui s’étend dehors donne sur les falaises dominant la ville et le vrai château.

Et celui-ci est impressionnant. Très impressionnant. Imaginez deux forteresses se faisant face, une sur la côte, l’autre sur une île, reliées par deux ponts suspendus au-dessus du vide. Bien sûr, il n’en reste que des fragements aujourd’hui, mais l’effet reste saisissant. Richard de Cornouailles, qui l’a fait construire au XIIIème siècle, voulait profiter de l’aura envelopant l’endroit pour asseoir son autorité, puisque ce serait là qu’aurait vécu Uther Pendragon, le père d’Arthur. 800 ans plus tard, le lieu provoque toujours un frisson d’emotion.

Sous le château, on peut accéder à une plage entourée de grottes. L’une d’elles est connue comme étant la Grotte de Merlin. Longue de 100m, s’enfonçant directement dans les rochers, elle fait le lien entre les deux côtés de l’île. En la contemplant depuis la plage, surmontée par les abruptes falaises et les ruines du fort, il est facile de comprendre d’où viennent les récits fantastiques de Tintagel !

A suivre: le péninsule de Penwith, au bout du monde…

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