Filer à l’anglaise

PGCE: on y est !

Avant les vacances d’été, je vous avais laissé sur la validation de mon inscription en PGCE (Post Graduate Certificate of Education) et ma demande de bourse spéciale. Finalement, je n’ai pas reçu cette dernière, mais j’ai tout de même la bourse ‘normale’ financée par le gouvernement pour tous les futurs enseignants de langue, c’est-à-dire £26,000 (auxquels on enlève les £9,000 d’inscription, mais je ne me plains pas). Et depuis septembre, ça y est, j’ai officiellement débuté le PGCE à York.

– Ce qui suit est mon avis personnel, et concerne ma formation en langues, mais la plupart des informations sont valables pour les autres sujets aussi –

Du 10 au 21 septembre s’est déroulé la partie pré-PGCE, un stage en école primaire de deux semaines. Dans d’autres universités, il ne dure qu’une semaine, ou parfois seulement quelques jours, mais je pense que York privilégie l’immersion totale, d’où ce placement plus long. J’ai fait le mien à Derby, ce qui m’a permis de revoir des amis et de ne pas me retrouver dans un contexte totalement inconnu pour mon retour en Angleterre. Pendant ces deux semaines, on ne nous demande rien de particulier, mais il peut être utile de prendre des notes sur la façon dont fonctionne l’école, sur les manières d’opérer des enseignants, et les particularités de certains cours… Tout ce qui nous parait digne d’intérêt (et cela fait beaucoup de choses). Plusieurs étudiants ont trouvé le stage trop long et un peu ennuyeux, mais personnellement cela m’a bien plu car j’ai eu tout le temps de passer d’une classe à l’autre, de voir plusieurs enseignants différents, de suivre des classes sur plusieurs jours ; autant d’opportunités uniques que je n’aurais pas eues sur une semaine. De toute façon, l’université ne nous laisse pas le choix, donc autant en faire bon usage.

Fin septembre, une semaine avant l’année dernière, c’était la rentrée. Les premiers jours constituent « l’induction week », la semaine d’intégration. On rencontre les autres étudiants du PGCE et notamment ceux de notre cohorte, pour moi les MFL (Modern Foreign Languages). Nous sommes 26 cette année, un nombre relativement élevé ! Le but de cette semaine est de nous inculquer autant de connaissances que possibles en un minimum de temps, que ce soit sur la paperasse que l’on devra remplir, le contenu de nos cours à l’université ou le déroulement de nos stages en école.

Le PGCE anglais est beaucoup plus pragmatique que le CAPES français. L’idée globale est que l’apprentissage passe par la pratique, donc les trainees, les apprentis, doivent passer autant de temps que possible en école, avec un soutien universitaire pour l’aspect théorique en arrière-plan.

En pratique, qu’est-ce que ça veut dire ? Les quatre semaines post-intégration sont mixtes : on passe 3 jours à l’université et deux jours en école. A la fac, on assiste à des cours sur les ‘problèmes’ généraux rencontrés en école (gérer le comportement des élèves, utiliser les ressources numériques, différencier l’aide aux élèves en difficulté, etc) et des cours sur notre sujet (comment planifier une leçon en langues, comment préparer les élèves pour les GCSEs – le brevet anglais, etc). A l’école, on apprend les règles et le fonctionnement de notre établissement, on prend contact avec le département de MFL et surtout avec notre mentor, et on observe un maximum de leçon, dans notre domaine et dans les autres sujets.

Les écoles sont attribuées par l’université. L’avantage, c’est qu’il n’y a pas de démarches à faire. L’inconvénient, c’est qu’il s’agit (en gros) d’une loterie. Personne ne sait vraiment comment les écoles sont attribuées. En théorie, cela dépend du lieu d’habitation de chacun, des transports disponibles… En pratique, un étudiant sans voiture peut se retrouver en plein cœur de la campagne alors que quelqu’un motorisé recevra un poste en ville. Le fait que des écoles se désistent jusqu’à la dernière minute (littéralement) n’arrange rien. De plus, certains tombent sur des écoles habituées à recevoir des trainees et à les former, quand d’autres sont dans des établissements non-familiarisés avec le concept, donc le support n’est pas le même.

Pour des raisons de confidentialité, je ne peux pas dévoiler le nom de mon école, mais j’ai eu la chance de tomber dans un petit établissement où les professeurs sont à l’écoute et où il y a d’autres étudiants de York avec qui je peux travailler et échanger mes impressions.

Au terme de ces quatre semaines, on nous demande de rédiger le premier assignment, un devoir de 4000 mots sur ce qui constitue l’« effective teaching », l’enseignement efficace, terme favori de l’éducation anglaise. Pour cela, il faut utiliser nos cours et nos observations, d’où l’importance de ce mois en école. A l’heure où j’écris cet article, nous venons juste de le rendre !

Débute ensuite le premier stage continu de 5 semaines. Jusqu’à la mi-décembre, nous serons uniquement dans nos écoles respectives. En plus de continuer nos observations, nous allons donner nos premières leçons : entre 8h et 15h au total avant Noel. Cela parait peu, mais comme l’université attend des plans de leçon détaillés pour chaque heure de cours, cela prend beaucoup de temps.

De plus, depuis le début de l’année, nous devons chaque semaine éditer nos « Teachers’ Standards », une liste de critères que doivent remplir les professeurs. Il faut apporter la preuve que l’on réfléchit à chacun des 9 standards, et que l’on s’efforce de les appliquer. Il faut faire la même chose quant à nos connaissances en informatique et dans les langues que l’on désire enseigner.

Tout cela requiert d’être organisé. Individuellement, chaque activité est faisable, mais si l’on prend du retard dans l’une, c’est la totalité du programme qui s’en ressent. Pour l’instant, c’est bon. Nous verrons dans 5 semaines où nous en serons !

***

Précision : j’utilise dans cet article le terme ‘école’ au sens large ; il s’agit techniquement de collèges, parfois de collège-lycée. Pour devenir professeur diplômé, il faut avoir enseigné à des élèves allant de 11 à 16 ans. L’enseignement à des ‘16+’ est recommandé (en général, au moins un stage se déroule dans un collège-lycée) mais non-obligatoire.

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