Ce RDV #HistoiresExpatriées nous a été proposé par Kenza de Cups of English Tea. Après avoir changé de pays plusieurs fois en quelques années, il est certain qu’elle en connaît un bout sur le sujet !
Il faut bien dire que les relations sociales, c’est un LE sujet qui revient entre expatrié.e.s, celui qui définit une bonne partie de nos vies et qui peut rendre une expérience à l’étranger paradisiaque ou infernale. Alors évidemment, avant même d’arriver quelque part, on s’interroge sur la meilleure façon de faire des rencontres et d’éviter ce danger inhérent à l’expatriation qu’est la solitude.
Dans mon cas, j’ai eu de la chance, parce que je ne me suis jamais retrouvée dans une situation où j’aurais dû activement rechercher des ami.e.s. Les deux fois où je suis partie à l’étranger – plus ou moins sur des coups de tête – je me suis retrouvée avec des personnes dans la même situation.
Il y a 4 ans, quand mon université française m’a proposée de faire un double-master avec une fac allemande, une amie m’a accompagnée. Et heureusement, car c’était une aventure de se retrouver dans un pays dont nous ne parlions pas la langue et où nous n’étions jamais allées auparavant ! Quoi qu’il se passe, nous pouvions compter l’une sur l’autre, nous entraider et parfois se moquer ensemble (je l’avoue) des particularités culturelles de l’Allemagne. Partir en duo présente néanmoins un piège où l’on tombe facilement : celui de ne pas rechercher la compagnie des autres. Quand la langue du pays nous est étrangère, il est déjà difficile de s’intégrer à la population locale, et la solution de facilité est de rester dans un groupe déjà établi qui ne nous sortira pas trop de notre zone de confort. Ma relative timidité ne m’aidait pas beaucoup non plus. J’avais tendance à fuir quand je n’étais pas à l’aise, ce qui n’aide pas à développer beaucoup de relations…
A l’époque, c’est grâce à l’université que j’avais réussi à dépasser cet obstacle : notre tutrice nous avait présenté à une allemande native souhaitant progresser en français, et notre relation s’est solidifiée jusqu’à se transformer en amitié (malgré des déménagements de part et d’autres, nous sommes d’ailleurs toujours en contact aujourd’hui.) C’était la seule personne à qui je parlais régulièrement en dehors de mon amie française, mais c’était suffisant pour moi. De toute façon, entre les voyages et les cours à l’université, je n’avais pas énormément de temps pour sociabiliser. Au final, j’ai adoré cette expérience en Allemagne qui m’a aidée à me décontracter et à oser davantage.
L’année passée en France à mon retour a été relativement difficile en comparaison, parce que les amies vivant dans ma ville universitaires étaient parties entre-temps, et cette fois il n’était plus question de voyages pour combler les trous dans mon emploi du temps. Heureusement, ces 13 mois se sont vite écoulés et je suis repartie, seule cette fois, en Angleterre.
Là encore, se faire des connaissances n’a pas été très dur. Cela a demandé un peu plus de travail, parce qu’il fallait trouver les autres assistantes de mon école et de Derby, mais Internet est un allié précieux dans cette situation et avant même de poser un pied sur le sol anglais, j’avais déjà plusieurs copines potentielles (n’ayant rencontré les garçons que plus tard). Puis s’est enclenché l’engrenage de l’assistanat : rencontres, amitiés fortes dans un contexte où l’on sait qu’il sera difficile de rencontrer des personnes extérieures au milieu, puis départ. Parce que oui, le concept de l’assistanat, c’est généralement de renforcer son expérience en milieu éducatif pendant une durée limitée avant de rentrer dans son pays. Alors quand on reste, on sait que le cercle recommence tous les ans. J’en ai parlé un article assez amer en avril, au moment de quitter ma condition d’assistante, et même si je ne renie rien de ce que j’ai écrit dans ce moment de légère déprime, il y a tout de même eu beaucoup de bons moments. Une majorité même.
Parce que l’assistanat, en terme de relations sociales, peut être fabuleux. Quand on tombe sur la bonne cohorte, ceux qui sont motivés pour voyager, pour découvrir, pour sortir, ou même simplement pour passer du temps ensemble, on vit quelque chose d’unique – peut-être d’autant plus parce que c’est temporaire. Ces deux années à Derby étaient géniales, dignes d’un épisode de Friends (que j’ai d’ailleurs redécouvert là-bas, à grands coups de fous rires), d’autant plus que notre cercle de connaissance s’est encore agrandi la seconde année quand nous avons découvert le groupe d’expats de tous horizons qui habitait en ville. Ce qui fait que je peux à présent voyager dans plusieurs nouveaux pays européens pour rendre visite à des amis !
Une nouvelle donc, j’ai été chanceuse de rencontrer de telles personnes et de pouvoir me retrouver assez rapidement dans un petit groupe sondé, même s’il s’est dispersé par la suite, et que, comme je le disais dans ce fameux article d’avril, je suis heureuse de ne plus subir les relations tourmentées d’une assistante.
Depuis Septembre, je suis désormais à York, et les liens que je forme ici devraient être – espérons – plus durables. Il y a toujours le risque que certains expatriés rentrent dans leur pays, mais la plupart devraient rester, et je connais également davantage d’Anglais qui, eux, ne bougeront pas !
Votre commentaire