La joie d’être arrivée dans la capitale albanaise n’a pas durée longtemps. Après une semaine de calme dans des petites villes ou des parcs naturels, Tirana s’est révélée étouffante. Avec son million d’habitants, soit 1/3 de la population de l’Albanie, c’est une agglomération bruyante, tumultueuse et je n’étais pas prête à y faire face.
D’autres voyageurs rencontrés par la suite m’ont dit avoir apprécié Tirana, qui est également un grand centre culturel. Peut-être étais-je trop fatiguée pour cela, ou peut-être suis simplement moins attirée par les grandes villes. Dans tous les cas, quelques minutes après être arrivée, mon seul désir était de repartir aussi vite que possible. J’ai trouvé une auberge pour la nuit puis suis allée à la gare routière pour acheter un billet de bus pour le lendemain matin. Ce qui s’est avéré difficile car trouver des renseignements en Albanie est proche de la quête du Graal…
Où est la gare routière ? Pas de panneau. Pas d’indication. Même le propriétaire de l’auberge ne savait pas…
Où est le bus pour la Macédoine ? Ah non, désolée madame, ce bus-là n’y va pas. Non, celui-ci non plus. Vous allez devoir essayer tous les comptoirs un par un… Oui chacun des 15 comptoirs, oui…
Enfin, billet en poche pour 9h le lendemain, je me suis lancée à la recherche d’un endroit où manger. Tiens, un kebab, ça faisait longtemps ! On est proche de la Grèce et de la Turquie, ils doivent être bons ici… Que neni. Résignée donc à subir cette soirée, je me suis installée sur la place Skandeberg, une grand-place immense bordée de bâtiments hétéroclites, mêlant style fasciste, communiste et ottoman. Cette esplanade est vraiment impressionnante et aurait pu améliorer mon opinion de Tirana… s’il n’y avait pas eu ce soir-là un ‘concert’ extrêmement fort, dont les basses faisaient trembler toute la place.
Je n’avais pas vraiment d’idées reçues sur l’Albanie avant de partir, sachant seulement qu’en tant que touriste, je ne verrais probablement rien des gros problèmes du pays : crime organisé, corruption, mafias locales… Mais d’autres sont tout aussi évident, dans la capitale tout du moins, comme la pollution, ou la circulation. S’il y a bien une fierté que j’ai tiré de cette escale à Tirana, c’est d’avoir survécu aux voitures. J’ai cru mourir écrasée quasiment à chaque fois que je traversais une route.
De mon arrêt en Albanie, je retiens surtout des regrets : le sud est réputé pour sa beauté et ses plages, les villes de Berat et Saranda revenant souvent dans les conversations avec d’autres routard. Les montagnes à l’est de la capitale, que j’ai traversées le jour suivant, sont aussi très belles. Mais l’expérience de Tirana m’a poussée à fuir le pays, et, même si je suis heureuse d’avoir pu passer davantage de temps en Macédoine grâce à cela, j’aimerais y retourner et ne pas rester sur cette mauvaise impression, alors que l’Albanie a tellement à offrir.
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