Après un dernier petit-déjeuner au soleil sur les remparts de Kotor, entre mon sac à dos et un chaton adorable, me voilà repartie sur les routes !
Un tunnel de deux kilomètres de long relie Kotor au reste du pays, et mène notamment à Budva, jolie ville côtière répétée pour ses plages, sa vie nocturne et son coeur vieux de 2500 ans.
L’influence vénitienne, présente du XVème au XVIIème siècle, se fait sentir ici aussi : les bâtiments, ruelles et remparts qui encerclent la vieille ville sont typiques de cette partie de l’Adriatique. Certains bâtiments sont encore plus anciens, comme la Citadelle Sainte Marie ou l’église Santa Maria in Punta, qui ont été construites dans les années 840. Se promener dans les venelles de Budva donne véritablement l’impression de remonter dans le temps.
La ville attire beaucoup de (riches) touristes en été. Ils amarrent leurs yachts à Tivat, la marina locale, avant de venir bronzer à Budva. Le rêve ! Je n’ai pas eu la chance de voir les yachts de luxe de mes propres yeux, mais le décor et les infrastuctures de Budva se prêtent certainement à de plaisantes vacances.
Ma journée a été assez animée cependant, et l’occasion d’apprendre une leçon : jusqu’alors, je réservais mes chambres deux nuits à l’avance pour être certaine de ne pas me retrouver sans logement la nuit venue car en septembre, il y a encore beaucoup de touristes et des auberges sont souvent pleines. J’étais donc censée passer la soirée à Budva, et le lendemain soir à Ulcinj, au sud du pays ; mais Budva étant plus petite qu’attendu, j’ai voulu annuler ma réservation pour continuer mon voyage… en vain. J’ai pu annuler celle d’Ulcinje heureusement, et je suis rendue compte par la suite que j’avais bien fait, mais cela m’a appris qu’avec la façon dont je voyage, j’aurais bien plus de liberté en ne réservant que la nuit à venir !
‘Obligée’ de rester, j’ai donc décidé de profiter de Budva autant que possible. Baignade, bronzage, farniente, souvlaki, cocktail sur la plage… Pour un jour, mon aventure plutôt culturelle s’est transformée en escale caribéenne !
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Le lendemain marquait la fin de ma descente le long des côtes de l’Adriatique et l’entrée dans les montagnes des Balkans. En une semaine, de petite escale en petite escale, j’avais parcouru 450km, soit un tiers du circuit que j’avais prévu sur 16 jours. Il me restait plus de 800km à faire sur les 9 jours restants… ce qui voulait dire de plus longues journées sur la route.
Alors que je rentrais de plus en plus profondément dans les Balkans, il était amusant de remarquer que les bus devenaient de plus en plus petits, vieux et inconfortables. C’est donc dans un minibus rouge démodé et tout cassé que je me suis rendue tout doucement à Ulcinj, ma dernière ville-étape avant l’Albanie. Il nous a fallu 3h pour parcourir les 65km qui séparaient les deux cités, mais cela m’a permis de voir de beaux paysages et de passer devant Sveti Stefan, un ancien village de pêcheurs devenu aujourd’hui un complexe hôtelier qui est probablement l’icône du Monténégro.
Ulcinj, il faut bien l’avouer, n’est pas très belle. Bien qu’elle soit connue pour ses multiples minarets – 30 en théorie, je n’ai pas réussi à en voir plus de 3 – c’est essentiellement une station balnéaire, avec les hotels en pagaille que cela implique. Je n’y suis restée qu’une heure et demie, et cela m’a suffit pour voir la plage principale, la minuscule vieille-ville et les multiples restaurants qui envahissent chaque mètre-carré.
Petit détail amusant : ce restaurant visiblement très inspiré par l’Angleterre !
A 12h30, j’étais donc de retour dans le bus, en direction cette fois de Tirana, la capitale de l’Albanie. Au revoir la mer ! A présent, c’est le domaine des montagnes. Nous traversons la frontière et passons Shkodra. Dans le bus, un sentiment dépaysant et un peu effrayant m’envahit : j’ai laissé les parties touristiques derrière moi, je suis désormais entourée de gens dont je ne comprends pas la langue et avec qui je ne peux pas communiquer car ils ne parlent pas anglais. Quand il faut changer de bus à Shkodra, au bord de la route, je suis les passagers qui ont l’air de continuer leur trajet car les quelques explications gestuelles du chauffeur ne font que m’embrouiller un peu plus. L’art de conduire change aussi : dépassement de tous les côté, chauffeur manifestement énervé et klaxon quasi-permanent. Mais après 3h de route supplémentaires, me voilà enfin à Tirana, fatiguée, mais heureuse d’être arrivée.
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