Beau pays d’Irlande, me revoilà !
C’est cette fois la côte ouest qui m’a accueillie : je me suis rendue dans la région de Galway, entre le Connemara et le Burren (la région entourée en rouge).
Comme la semaine dernière, nous étions deux lors de l’aterrissage à Knock airport (la croix rouge), un minuscule aéroport au milieu des champs. Lumière tamisée et montagnes au loin : l’ambiance mystérieuse et poétique de l’Irlande était déjà au rendez-vous.
Avant même d’arriver, nous avons pu admirer depuis les airs de splendides paysages recouverts de givre…
Et une fois au sol, nous avons constaté l’omniprésence du vent, qui plie les arbres à son gré…
Un voyage de 2h en bus nous a conduit à travers le Comté de Mayo jusqu’à Galway [prononcer Gailway], en passant par Knock, le Lourdes irlandais, avec son étrange cathédrale moderne.
Soleil, pluie, nuages, brouillard, et soleil de nouveau… le climat changeant de l’île n’est pas une légende. En descendant du bus, nous avions déjà tout expérimenté.
Galway est une très jolie cité étudiante, colorée et chaleureuse. Avec ses quelques 80 000 habitants, elle est la quatrième agglomération d’Irlande, mais il y règne l’ambiance d’une petite ville.
Si les origines de Galway remontent au début du XIIème siècle, la ville s’est essentiellement étendue après l’invasion anglaise dans les années 1230. Quatorze familles marchandes dirigeaient alors le bourg : les Tribus de Galway. De cette époque restent quelques bâtiments ornementés de leurs écussons. Devenu un port prospère, Galway faisait beaucoup de commerce avec la France et l’Espagne. Christophe Colomb, lors d’un voyage vers le Nord, s’y est d’ailleurs arrêté !
Nous avons parcouru le centre-ville a la poursuite de tous ses points d’intérêts, vieux édifices, statues et ponts de pierres. C’est ainsi que nous discuté avec M. Oscar Wilde avant de suivre la rivière Corrib, qui a donné son nom à la ville, jusqu’au port.
Le soleil descendait rapidement à l’horizon et nous nous sommes hâtées vers les quais et la grande jetée pour le voir se fondre dans la mer…
« Malheureusement », quelques nuages, et surtout les collines du Connemara au loin nous cachèrent sa disparition finale. Malgré le froid et le vent qui se levaient, nous avons alors decidé de suivre la longue jetée de Galway qui s’éloigne du port de plusieurs centaines de mètres.
Et en effet, la vue en valait la peine…
Le froid a fini par avoir raison de nous, cependant, et nous nous sommes réfugiées dans un restaurant typique de Galway, le McDonagh’s – à ne pas confondre avec McDonald – situé dans le Quartier Latin.
Mais la journée n’aurait pas été complète sans une petite virée dans un pub… nous avons donc passé la soirée à écouter des musiques traditionnelles en dégustant une bière irlandaise !
***
Le lendemain matin, bien reposées et repues par un bon petit-déjeuner, nous étions fin prêtes pour la suite de notre visite. En premier lieu, la cathédrale de Galway, que nous n’avions pas vu la veille…
Construite il y a seulement une cinquantaine d’année sur l’emplacement d’une ancienne prison, la cathédrale se dresse aujourd’hui fièrement sur les bords de la rivière.
L’intérieur étant entièrement en marbre du Connemara et pierres calcaires de Galway , l’effet est impressionnant…
Venait ensuite le grand moment du voyage, un tour du Comté de Clare, au sud de Galway, un des plus beaux endroits d’Irlande !
Pour en profiter au mieux, nous avions choisi une agence qui proposait de passer par les lieux représentatifs de cette région.
Le dolmen de Poulnabrone, daté de 3500 avant J-C
Les cottages irlandais, dont il ne resterait plus que 2000 exemples à travers l’Irlande aujourd’hui…
Le château de Leamaneh du XVème siècle, où rôde encore le fantôme de Red Haired Mary qui aurait survécu à ses 25 maris…
Le château de Dunguaire, rappelant un peu Eilean Castle en Ecosse
Le vrai but du tour était toutefois de contempler deux sites emblématiques: le Burren et les Cliffs of Moher.
Les fameuses falaises (« cliffs ») ont été le décors de nombreux films, dont Princess Bride et Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé.
Longues de 8km, elles s’élèvent à 200m au-dessus de la mer. Plus d’un million de touristes les visitent chaque année, ce qui en fait le site naturel le plus fréquenté du pays.
Nous avons eu la chance de les voir par beau temps, situation dans laquelle elles offrent une vue exceptionnelle sur les îles d’Aran au large, et la baie de Galway. Mais le ciel s’est rapidement couvert, passant de bleu à gris très sombre en quelques minutes…
Heureusement nous avons échappé de peu à la pluie en nous réfugiant dans le musée du site !
Le Burren, quant à lui, est un plateau de Karst de plus de 250km² qui se jette dans la mer. Il est vieux de plus de 350 millions d’années et atteint près de 80m de profondeur par endroit… D’après notre guide, on y trouve des plantes de types alpins et méditérranéens, chose surprenante en Irlande. Le sud du site est classé au patrimoine de l’Unesco.
[Merci au Heart of Burren Walk pour la photo aérienne]
Le plateau est rendu d’autant plus caractéristique par sa formation en lapiaz : des rochers parcourus de crevasses et de fissures.
Le conducteur nous a offert un moment au bord du Wild Alantic Way pour prendre quelques photos au coucher du soleil…
Qui a finalement disparu derrière un dernier cottage.
Nous sommes revenus au son des histoires sur la Grande Famine irlandaise que le guide nous racontait et des chants traditionnels qu’il nous chantait et qui résonnent encore dans ma tête après mon retour en Angleterre…
Sure it’s poor I am today
For God gave and took away
And He left without a home poor Dan O’Hara
With these matches in my hand
In the frost and snow I stand
So it’s here I am today your broken hearted
Achusla geal mo chroi, won’t you buy a box from me
And you’ll have the prayers of Dan from Connemara
I’ll sell them cheap and low, buy a box before you go
From the broken hearted farmer Dan O’Hara
In the year of sixty-four
I had acres by the score
And the grandest land you ever ran a plough through
But the landlord came you know
And he laid our home so low
So it’s here I am today your broken hearted
For twenty years or more
Did misfortune cross our door
My poor old wife and I were sadly parted
We were scattered far and wide
And our children starved and died
So it’s here I am today your broken hearted
Though in frost and snow I stand
Sure the shadow of God’s hand
It lies warm about the brow of Dan O’Hara
And soon with God above
I will meet the ones I love
And I’ll find the joys I lost in Connemara
Votre commentaire